Dans un futur proche, l’information n’est plus un simple outil de communication. Elle est devenue une arme omniprésente, une force invisible qui façonne les opinions, oriente les décisions et restructure les sociétés. La vérité n’est plus une quête, mais une construction. Les gouvernements, les multinationales et les groupes clandestins se disputent le contrôle de cette ressource intangible, capables de redéfinir l’histoire à chaque instant. Dans ce monde où chaque donnée peut être une menace ou une opportunité, l’information est devenue un champ de bataille. Ceux qui en maîtrisent les rouages détiennent un pouvoir illimitée.
Je m’appelle Victor. Mon rôle ? Façonner la réalité. Rien de plus, rien de moins. Dans une société où chaque donnée est un champ de bataille, nous ne sommes plus de simples diffuseurs d’informations, nous sommes des sculpteurs de perceptions. Nous manipulons les flux de données, créons des récits pour asseoir des gouvernements, déclencher des révolutions, écraser des opposants avant même qu’ils n’aient eu le temps de se faire un nom. Nos alliées, les IA, calculent, analysent, et orientent nos actions en temps réel. Elles nous aident à concevoir des narratives sur mesure, capables de convaincre ou d’aveugler les masses.
La salle de réunion est plongée dans une pénombre artificielle. Les néons clignotent faiblement au plafond, projetant une lueur blafarde sur les visages tendus des personnes assises autour de la grande table en verre. Devant moi, un écran géant affiche des chiffres en perpétuelle évolution, des courbes d’audience, des tendances, des mots-clés viraux. Les intelligences artificielles font tourner en continu ces données pour nous fournir des scénarios prévisionnels, des simulations de l'impact de chaque contenu. L’information est une guerre, et nous sommes les généraux qui décidons quels faits méritent d’exister.